Lutte de classe

 

Le PT : la démocratie du coup de force

 

En lisant un compte rendu des délégués du congrès de l'UNT au Vénézuéla (http://www.lacommune.org) qui s'est déroulé du 26 au 28 mai 2006, j'ai constaté que ce que j'avais écrit à propos de la scission du courant du PT O Trabalho, organisée par sa tendance minoritaire soutenu par le PT en France, avait été précédé d'une tentative de coup de force de la part des amis de Gluckstein au sein de l'UNT, Marcela Maspero en tête, membre non élu de la direction nationale de l'UNT, afin d'empêcher que l'UNT créé en 2003 se dote enfin d'une direction élue.

 

Julio Tura, un des dirigeants de la minorité d'O Trabalho, est membre de l'Entente internationale des travailleurs et des peuples dirigée par Daniel Gluckstein. (IO 673, janvier 2005)

 

Marcela Maspero est coordinatrice nationale de l'UNT, et son nom revient constamment dans toute une série d'articles d'Informations ouvrières, de janvier à avril 2005 : n° 673, 675, 677, 679, 683, 685...,il est évident qu'elle entretien des liens très étroits avec le PT en France, elle a d'ailleurs été invitée à participer à la conférence de Madrid de l'Entente internationale des travailleurs.

 

Coup de force de Marcela Maspero au Vénézuéla contre la majorité des délégués du congrès de l'UNT.

 

Coup de force au Brésil de Julio Tura pour exclure la majorité élue de la direction d'O Trabalho.

 

Coup de force en mai 2005 en France lorsque Gluckstein et sa bande excluent le responsable fédéral de l'Yonne du PT ainsi que 26 de ses camarades.

 

On se croirait à l'époque de la IIIe internationale des épurations et des machinations organisées par Staline. Est-ce exagéré de le dire ?

 

Une minorité qui exclue la majorité démocratiquement élue lors de son congrès à la direction d'une organisation, une minorité non élue à la direction d'un syndicat qui tente d'empêcher qu'il se dote d'une direction élue lors de son congrès, comment cela s'appelle-t-il ? Je pose la question aux militants du PT en France.

 

Décidément Gluckstein et sa clique ont une conception de la démocratie plutôt curieuse, vous ne trouvez pas ?

 

Plusieurs camarades du PT m'avaient fait part à plusieurs reprises de leur doute sur ce sujet.

 

Je vous livre quelques extraits des courriels qu'ils m'ont adressés.

 

"On peut se poser des questions ?", c'est permis, c'est même préférable, c'est le moins que l'on puisse faire, me semble-t-il, quand on a encore un minimum d'esprit critique.

 

"Tôt ou tard il faudra qu'on ait des explications avec la direction... les courants...", un vœu pieux de militants naïfs et manipulés à leur insu qui risque de rester sans lendemain.

 

"lors de débats plus ou moins "démocratiques" à la fédération...", la restriction  est effectivement nécessaire lorsqu'on évoque le fonctionnement interne du PT, comme quoi il y a des militants et des cadres du PT qui ne sont pas totalement asservis par leurs dirigeants.

 

"Figures-toi  que des camarades et moi-mêmes avons eu des difficultés avec les militants de ce courant dans le (X) et nous nous posons certaines questions quant à certaines méthodes qu'eux-mêmes dénoncent ???

C'est aussi pourquoi je n'appartiens à aucun courant, cependant, je me sentais proche de la IV° Internationale mais les militants de celle-ci en (X) n'ont pas beaucoup de tact et ne cachent pas longtemps leur façon de pratiquer... à présent, je me sentirais plus proche du courant socialiste se réclamant des principes de la SFIO de 1905."

 

Il est parfaitement clair et établi qu'à partir du moment où un militant commence à se poser des questions sur la ligne politique ou le fonctionnement du PT, il entre automatiquement en conflit avec sa direction, c'est inévitable étant donné que la nature de ce parti est antagoniste à ce que ses dirigeants prétendent qu'il est. Que les cadres du courant CCI se conduisent comme de vulgaires staliniens, je l'ai déjà prouvé, sans pour autant généralisé à la totalité des cadres du PT disons la très grande majorité d'entre eux.

 

 

"En ce qui me concerne, entre autres plus important, demandant des informations sur la trésorerie, seulement pour comprendre le fonctionnement, le secrétaire fédérale m’a demandé : « Tu n’as pas confiance en Daniel ? » A ma réponse "pour faire confiance il ne faut rien cacher", il m’a tout simplement répondu : «  Si tu n’es pas content, tu n’as qu’à démissionner. »"

 

Faut-il commenter ? On comprend mieux pourquoi certains disent que le PT est une secte. Je le répète aux camarades : ce genre de prétention exorbitante n'a rien à voir avec le parti de Lénine, avec les traditions du mouvement ouvrier. Il est au contraire l'exacte reproduction des méthodes staliniennes qui s'appuyaient sur la division du parti en deux parties : la tête et les jambes, il y a ceux qui pensent et qui décident, les dirigeants et les cadres qui leur sont acquis, et il y a ceux qui doivent appliquer sans poser de questions ou seulement des questions autorisées par les dirigeants eux-mêmes, les militants de base. L'opacité demeure la règle sur le fonctionnement du PT, sur sa trésorerie, le nombre de ses permanents, leur salaire, etc. Il en a toujours été ainsi depuis plus de 55 ans.

 

"Il semblerait que les méthodes employées correspondent à ce que tu dénonces...", tiens donc, je n'ai pas rêvé...

 

"Tu as tout mon soutien... il ne faudra pas faire abstraction de cet état de faits, la démocratie, que nous évoquons si souvent, serait bafouée... et celle-ci exige le débat. Pourquoi pas une rectification ?

Comment construire le Parti avec de telles contradictions ?

Je pense qu’il faut diffuser ta déclaration à un maximum de camarades pour remettre la locomotive sur les rails..."

 

Impossible en réalité comme les faits l'atteste. Effectivement comme les faits le prouvent, en utilisant de telles méthodes il est impossible de construire un parti révolutionnaire. Pour les militants qui ne le savent pas, en déduisant les adhérents du PT qui donnent signe de vie trois fois par ans, il y a au PT le même nombre de militants qu'au début des années 80, soit un peu plus de cinq mille. Non seulement les dirigeants actuels du PT ont démontré leur totale incapacité à construire un parti révolutionnaire en plus de 55 ans, pire encore, comme ceux de la LCR et de LO, ils ont tout fait pour que cela ne soit pas possible.

 

"Il faudra pourtant que nous connaissions la teneur des déclarations de ces responsables, non pour les accabler, mais pour débattre et sûrement les ramener à la réalité du combat qui est le nôtre".

 

Vous rêvez camarade, ramener à la "réalité" les dirigeants du PT, mais vous ne vivez pas dans le même monde, vous n'avez pas les mêmes objectifs, donc c'est impossible. Si vous relisez ce qu'a écrit Stéphane Just sur le comportement de Lambert depuis la fin de la seconde guerre mondiale, vous comprendrez que le ver qui est dans le fruit depuis cette époque a fini par le pourrir complètement.

 

"un débat doit rester franc et sincère pour déboucher sur une bonne entente... car tu le précises l'enjeu est très important et il en va de la crédibilité de notre parti, IO nous fera peut-être quelques révélations ?"

 

Un leurre de plus quand les méthodes staliniennes ont remplacé depuis des décennies le "débat franc et sincère" ! La crédibilité du PT est proche de zéro, c'est un fait, et c'est très bien ainsi, car il constitue un obstacle à la construction d'un véritable parti révolutionnaire...

 

"je pense qu'il est dommage que dans les fédérations ces sujets ne soient pas abordés, c'est la démocratie et c'est ainsi qu'on peut faire avancer les choses." (à propos de l'exclusion de militants du PT)

 

Il est seulement "dommage" que des militants soient exclus arbitrairement avec des méthodes staliniennes ? C'est faire preuve de légèreté politique, ce n'est pas très sérieux. Pendant que des militants sincères se battent quotidiennement pour essayer de construire ce qu'ils pensent être encore un parti ouvrier honnête - on ne peut manifestement plus parler de parti révolutionnaire en parlant du PT, ses dirigeants en sapent la construction et ce serait seulement "dommage" que les militants ne le sachent pas ? En réalité, cela porte un nom : ils sont en réalité victime d'une terrible escroquerie, une mystification.

 

"Cependant, on a toujours des camarades, des amoureux de la démocratie qui à mon avis devraient réagir à l'intérieur du Parti, c'est à ceux-ci qu'il appartient de faire fonctionner la démocratie et c'est à eux qu'il faudrait s'adresser pour tout mettre en oeuvre pour que chaque militant qui respecte, bien entendu, la charte du PT, puisse être réintégré au sein du Parti. "

 

Le dernier congrès du PT a entériné tous les textes proposés par la direction du PT, donc pour la "démocratie" à l'intérieur du PT : vous repasserez ! La question des exclus ne peut se poser en terme de "réintégration", puisque les méthodes qui ont été utilisées par Gluckstein et sa clique pour les exclure, a démontré que le PT était un parti néostalinien tout du moins quant à son fonctionnement. Quel militant exclu de l'OCI, du PCI ou du PT aurait envie de rejoindre un parti réformiste néostalinien?

 

"Je comprends très bien ta réaction envers le PT, il faudrait plutôt dire envers le courant « internationaliste » dit trotskyste dont je n'apprécie pas beaucoup le comportement de certains de ses membres au sein de notre fédération qui ont tendance à  appliquer les fameuses méthodes qu'ils dénoncent pourtant, les méthodes staliniennes et que je combats."

 

Il y a donc des militants du PT qui caractérisent eux-mêmes les méthodes des cadres du courant CCI comme des "méthodes staliniennes".

 

"Sans me faire d'illusion envers certains dirigeants, je crois qu'on peut réaliser un grand parti ouvrier. Ce sera les militants qui le feront."

 

Comme disait Stéphane Just, on ne doit pas construire un parti ouvrier, un parti indépendant, cela ne veut rien dire ou n'importe quoi, on doit uniquement construire un parti révolutionnaire, un parti communiste et rien d'autre. Dire autre chose ou prétendre construire autre chose qu'un parti révolutionnaire, ce n'est déjà plus la même chose, c'est déjà passer un compromis avec notre ennemi, le réformisme. La question n'est pas non plus de construire un "grand parti", mais un parti révolutionnaire ancré profondément dans les masses, or le PT n'a ni l'une ni l'autre de ces caractéristiques, à proprement parlé, ce n'est même pas un parti, puisqu'il ne recrute que dans les couches les plus favorisés du prolétariat, notamment celle des fonctionnaires, ignorant toutes les autres, c'est-à-dire, plus des trois quart des ouvriers et des employés.