Lutte de classe
FO, le PT et l’OIT
La lettre de Force ouvrière du 5
juillet, sur Internet, intitulé La logique capitaliste confirme ce que
nous avons écrit à propos de l'Organisation internationale du travail (OIT).
Elle témoigne aussi de la similitude des positions réformistes de la direction
de FO et du PT sur ce thème.
"Lors de la consultation
organisée en France par le président de la République, nous avons insisté sur
le fait que ce G8 ne mettait toujours pas à l’ordre du jour la nécessité
impérieuse de respecter et contrôler l’application des normes internationales
du travail."
Et plus loin :
"Dans les faits, tant que
ces normes ne seront pas effectivement appliquées partout (...)",
En voilà une affaire, Force
ouvrière mandate Chirac pour rappeler
aux représentants du capital qu'ils doivent respecter les intérêts matériels
des travailleurs. Ils devraient respecter des normes qu'ils ont eux-mêmes
décidés de n'imposer à aucun Etat ni à eux-mêmes évidemment, c'est stipulé dans
les statuts de l'OIT, il suffit de savoir lire (chacun peut le vérifier par
lui-même en faisant bien attention à chaque mot, et bien sûr de tout lire, les
statuts de l'OIT sont sur le site.)
"C’est aussi le cas en
Chine, pays invité au G8, où les conventions essentielles, y compris
l’interdiction du travail forcé, ne sont pas ratifiées. "
Les signeraient-ils qu'ils ne
seraient pas dans l'obligation de les appliquer, nous le rappelons encore une
fois. Sachant que les conditions de travail inhumaines en Chine n'ont pas
perturbé la récente visite dans ce pays de Chirac accompagné d'un parterre de
chefs d'entreprise qui en ont profité pour signer un certain nombre de contrats
commerciaux, on se demande à quoi rime ce genre de gesticulation oratoire de la
part de FO, si ce n'est qu'à légitimiter une fois de plus Chirac et son
gouvernement, à l'heure où il sont rejetés par la très grande majorité des
travailleurs, minoritaire et illégitime depuis le 29 mai 2005. Je ne vois pas
d'autres explications au comportement de FO, et du PT (lire les articles
consacrés à l'OIT dans Informations ouvrières n°748 et 751).
"Même si les gouvernements
français successifs nous donnent raison, il n’en demeure pas moins que les
réunions du G8 finissent toujours, jusqu’à présent, par exclure les libertés
fondamentales. "
Que tous les gouvernements
successifs, c'est-à-dire, ceux de l'UMP-UDF, comme ceux de front populaire
PS-PCF-MDC-Verts-Radicaux de gauche partagent les préoccupations de la
direction de ce syndicat, si c'est la direction de FO qui le dit, on est en
droit de les croire sur parole. Mais comme par ailleurs on sait très bien que
les préoccupations de ces gouvernements successifs ont toujours coïncidé en
réalité avec les intérêts du capital, cela signifie tout simplement que FO ne
défend pas les intérêts des travailleurs, mais ceux de ses ennemis, car il ne
peut pas défendre à la fois les intérêts des travailleurs et ceux du patronat,
à moins que ce soit une façon de tenter de le faire croire aux syndiqués et aux
travailleurs, ce serait là l'expression de la pression du Medef, du
gouvernement et de l'Union européenne d'avancer un peu plus loin sur le terrain
du corporatisme qui nie la division de la société en classes aux intérêts
irrémédiablement antagonistes.
FO rejoint ainsi le cortège des
altermondialistes qui prétendent qu'on pourrait "humaniser" le
capitalisme en demandant aux gouvernants des Etats capitalistes les plus
puissants de prendre en compte "les libertés fondamentales" et
de tenir compte des revendications des
travailleurs en matière de normes de travail.
Le capitalisme à "visage
humain", à l'heure où la barbarie se développe dans la quasi totalité
des pays, où toutes nos conquêtes sociales et démocratiques sont
systématiquement remises en cause, les militants et les travailleurs
apprécieront.
A bas le réformisme !
Rupture des relations avec le
gouvernement Chirac-de Villepin-Sarkozy !
Rupture des relations avec le
Medef !,
Rupture avec l'Union européenne et toutes les institutions nationales, européennes et internationales liées au capital, donc le CES !
C'est le réformisme qui gangrène le mouvement ouvrier depuis plus de 70 ans et qui constitue le principal pilier du régime aujourd'hui. Il est donc plus que tant que les militants des partis et organisations se réclamant de la classe ouvrière, exigent de leurs dirigeants et cadres qu'ils rompent immédiatement leurs liens avec les appareils pourris des syndicats, du PS et PCF, cela s'adresse évidemment en premier lieu à ceux de la LCR, de LO et du PT, mais pas seulement.