Aperçu général de la situation des disponibilités vivrières dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier1/
Alors que les récoltes de céréales de 2007 sont achevées ou en voie de l'être dans toutes les régions du monde, les dernières estimations de la FAO quant à la production totale des PFRDV font toujours état d’une légère augmentation (moins de 1 pour cent) par rapport à 2006, contre des progressions de 5,1 et 3,1 pour cent les deux années précédentes. Si l'on exclut les pays les plus importants (Chine et Inde), la production céréalière totale des pays restants affiche un recul d’environ 2,8 pour cent à 297 millions de tonnes. Cela tient principalement à la forte baisse de la production en Afrique du Nord, où la sécheresse au Maroc a provoqué cette année une chute de 76 pour cent de la production céréalière, mais également aux reculs enregistrés dans les autres sous-régions africaines, à l’exception de l’Afrique australe où la récolte céréalière totale a été abondante. Ailleurs, les PFRDV ont rentré des récoltes plus abondantes en 2007, en particulier en Asie.
Les besoins totaux d’importations céréalières du groupe des PFRDV sont estimés à 81,6 millions de tonnes pour l’année commerciale 2007/08, légèrement en deçà du niveau de 2006/07. Ce recul a principalement eu lieu en Extrême-Orient, en particulier en Inde qui devrait importer 4,7 millions de tonnes de céréales de moins par rapport à 2006/07. Des importations plus importantes sont au contraire attendues en Afrique du Nord. Le Maroc devrait en effet les augmenter de plus de 2 millions de tonnes durant cette campagne. En Afrique du Sud, malgré la bonne récolte céréalière totale de cette année, des importations plus importantes devraient être enregistrées en 2007/08, ce qui s’explique principalement par les besoins du Zimbabwe, où la production de maïs a reculé de 43 pour cent par rapport à 2006. Dans les autres PFRDV, on s’attend à un maintien des importations céréalières à des niveaux proches de ceux de 2006/07. Malgré la réduction des quantités importées, la facture des importations céréalières des PFRDV devrait augmenter de 27 pour cent pour s’établir à 31,2 millions, après avoir gagné 35 pour cent lors de la précédente campagne. Cela s’explique par les prix élevés des céréales à l'exportation ainsi que par la flambée du fret, qui a doublé par rapport à l'année dernière.
Dans les PFRDV fortement tributaires des importations pour leurs besoins de consommation, l’augmentation des prix des céréales sur les marchés mondiaux s’est déjà traduite par des hausses substantielles des prix au détail des aliments de base tels que le pain, les pâtes, les produits à base de maïs, le lait et la viande. Ce sont les groupes à faibles revenus qui sont le plus affectés par cette inflation des prix alimentaires. En effet, leur apport énergétique journalier est davantage tributaire des produits à base de céréales et la part de l’alimentation dans leur budget total est supérieure à celle des groupes plus aisés. Conséquence du renchérissement des importations céréalières et de la baisse des productions nationales, la consommation des PFRDV (hors Chine et Inde) devrait progresser à rythme inférieur à la croissance démographique, entraînant une légère diminution de la consommation d’aliments céréaliers par habitant, un recul de la qualité de l’alimentation de la population vulnérable et une chute sensible de l’utilisation fourragère de céréales par habitant. La réduction de la consommation totale des PFRDV (hors Chine et Inde) pourrait être plus prononcée que prévue si l'augmentation des prix provoque une nouvelle réduction de la demande en produits alimentaires céréaliers.
Au vu des estimations de production pour 2007 et des importations prévues en 2007/08, les stocks céréaliers du groupe des PFRDV (hors Chine et Inde) devraient, à la clôture des campagnes agricoles de 2008, reculer de quelque 12 pour cent par rapport à leurs niveaux d’ouverture, après avoir régulièrement progressé ces dernières années.
1. Le groupe des pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) comprend les pays où le revenu annuel par habitant est inférieur au niveau retenu par la Banque mondiale pour déterminer le droit de bénéficier de l'aide de l'IDA (à savoir 1 575 dollars EU en 2004); conformément aux recommandations et critères approuvés par le CPA, ces pays doivent être considérés comme prioritaires pour l'octroi de l'aide alimentaire. |